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Chapelle Walcourt

Restauration de la chapelle
  • LocalisationGivet (08000)
  • Maître d’ouvrageDRAC Champagne-Ardenne/Ville de Givet
  • Calendrier2006-2007
  • Montant HT / Surface1,5 M € HT
  • EquipeFrançois Chatillon, architecte en chef des Monuments Historiques
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Certaines ruines restent habitées et leur restauration ne s’impose pas. La chapelle Walcourt était une ruine abandonnée, perdue. On pouvait légitimement y créer un lieu dont l’utilité première était d’être « inutile », un lieu de silence et de lumière.

Le parti est celui d’une restitution de la volumétrie et de l’espace intérieur, sans masquer la réalité d’une intervention contemporaine. Le choix d’une charpente d’assemblage « à la Philibert Delorme» traitée avec des matériaux modernes, contreplaqués et clavettes inox, est guidé par le relevé réalisé au début du XXe siècle par Henri Deneux sur un ouvrage similaire, contemporain de la chapelle de Walcourt, situé au cimetière nord de Reims. A l’intérieur, la nudité des murs de briques rappelle le statut de ruine et confère à l’espace une poésie «antique». Les vitraux contemporains sont conçus sur le thème du patrimoine, ici génétique, avec l’évocation des marqueurs ADN.

En savoir plus

La chapelle de Walcourt s’inscrit dans cette recherche du caractère et du sublime qui caractérise l’architecture de la fin du Siècle des Lumières. On évoquera la chapelle du cimetière nord de Reims, également de plan centré, construite en 1788 par l’architecte de la ville de Reims, Nicolas Serrurier, dont la charpente assemblée «à la Philibert Delorme» est contemporaine de la redécouverte de cette technique par Legrand et Molinos pour la construction de la coupole de la halle au blé à Paris par Roubo en 1783.

L’apparente simplicité de son plan centré inscrit dans un carré est renforcée par la rigueur de composition des façades. La beauté austère du parement en pierre de Givet est surlignée par un entablement massif. Seuls les encadrements des portes en saillie sur le parement amènent un subtil jeu d’ombre.

A l’intérieur, le parement de brique forme une seconde peau et enveloppe l’espace chtonien de ce mini Panthéon. Ces vestiges de maçonnerie, quelques barlotières, une carte postale du début du XXe siècle et la fouille des gravats qui a permis de retrouver des débris d’ardoises violines percées à deux clous de milieu et des éléments de pavement de brique à plat et de marbres (griotte rouge de Belgique et bleu belge) dans les chapelles, constituent les seuls éléments susceptibles d’étayer un parti de restauration.